Ordonnances suspectes : avant/après le 12 juillet 2017 - 04/11/18
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le Réseau français d’addictovigilance
Résumé |
Introduction |
Les spécialités à base de codéine, dextrométhorphane, éthylmorphine ou noscapine ont été inscrites sur la liste des substances vénéneuses le 12 juillet 2017 [1 ], en raison de l’identification des cas d’abus et de mésusage à visée récréative chez des adolescents et jeunes adultes, ayant donné lieu à 2 décès en 2017. L’accès à ces médicaments a ainsi été limité, mais le recours à d’autres moyens d’obtention, dont la falsification d’ordonnances, est à craindre. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de cette réglementation à partir de l’analyse de ces spécialités identifiées dans l’enquête ordonnances suspectes indicateur d’abus possible (OSIAP) entre 2013 et 2017.
Méthodes |
Les ordonnances enregistrées entre 2013 et 2017 mentionnant au moins une spécialité à base de codéine, dextrométhorphane, éthylmorphine ou noscapine, seuls ou en association, ainsi que celles mentionnant des spécialités à base de pholcodine, ont été extraites de la base de données OSIAP [2 ]. Des taux de citations ont été calculés en rapportant le nombre de citations annuels à celui des ordonnances recueillies pendant l’année considérée. Une analyse descriptive a été réalisée à l’aide du logiciel SAS 9.4, basée sur la comparaison des OSIAP présentées avant et après le 12 juillet 2017.
Résultats |
Au total, 95 citations de spécialités renfermant de la codéine (n=82), du dextrométhorphane (n=6), de la pholcodine (n=5), ou de l’association codéine/éthylmorphine (n=2) ont été identifiées. Il n’y en avait aucune concernant la noscapine. À l’exception de la codéine, les taux annuels de citations sur l’ensemble de la période étaient compris entre 0 et 0,3 %, sans variation significative d’une année sur l’autre. Pour la codéine, on observait déjà une augmentation en 2016, avec 0,7 % des citations (9 citations), progressant à 10,2 % (soit 62 citations) à partir du 12 juillet 2017.
Discussion |
Ces résultats suggèrent que le recours à la falsification d’ordonnances a fortement augmenté depuis le 12 juillet 2017 pour les spécialités à base de codéine, tandis que les autres spécialités concernées ne semblent pas avoir été impactées. Cependant, la vigilance doit être maintenue lors de la délivrance, notamment à l’égard des spécialités apparentées qui, telle la pholcodine, sont encore accessibles sans ordonnance.
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Vol 73 - N° 6
P. 573 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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